Après les couleurs lumineuses, ensoleillées et douces de la Martinique, les couleurs brûlantes du Maroc, bleu profond, ocre, vert émeraude et ce rose de Marrakech qu'on dirait tiré du désert.
Les couleurs du Maroc claquent autant que la langue arabe. Ce sont des couleurs verticales que seules les ondulations des dunes du désert viennent adoucir... Bien sûr, il y a les fontaines et les oiseaux dans les cours secrètes des riads, cette féminité de l'ombre, mais les motifs géométriques tissent une trame fière tandis que ce sont les hommes qui occupent l'espace public.
Ces couleurs intenses bousculent, à l'instar de la circulation dans les rues aux alentours de la médina : les ânes côtoient les Range Rover, les vélos et les scooters, et c'est dans un joyeux concert de klaxons que tout ce petit monde se fraie un chemin festif vers sa destination.
Pour ma part, ce sont le vert de Tamegroute, les ocres et les roses, avec ces quelques notes d'orange, qui m'ont aimantée...
Et plus loin, le désert...
Par-delà Marrakech, dans les paysages rocailleux de l'Atlas, la peau de la terre à perte de vue nous rappelle sur quel sol nous posons nos pieds. Les étoiles se souviennent de notre essence et dans la nuit prend fin notre oubli. Nous appartenons à ce monde de sable et de roche, d'eau précieuse et de végétation persistante, à cette danse du soleil avec le vent. "A partir du Draa, on entre vraiment dans le désert" écrit Le Clézio.* Je suis restée à sa lisière, à fleur de dune.
Photos © Studio Sabine Benoit
* in Gens des nuages
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