LUMA Arles comme une contraction de "Lumière sur Arles".
La fondation d'art contemporain et campus créatif de Maja Hoffmann a ouvert à Arles en juillet dernier. A la (dé)mesure de l'héritage culturel et artistique de la ville, ce projet positionne Arles aux avant-postes de la création contemporaine, tout en ménageant une continuité subtile avec le passé.
Sise dans l'estuaire du Rhône, en bordure de la plaine de la Crau, Arles oscille entre délicatesse et âpreté provençale. LUMA embrasse tous ces contraires, à travers la vision de Franck Gehry.
Sur cette plaine de la Crau, Franck Gehry a pris de la hauteur. Sa création architecturale se dresse tel un menhir contemporain, un origami de métal à la surface duquel ondoie la lumière. Chaque brique de la façade condense et disperse le soleil : l'inox devient liquide tandis que la lumière ruisselle. La partie érigée du bâtiment est sertie dans un anneau de verre, adossée à un socle couleur sable. En son coeur, escaliers enlacés et toboggans de conte de fée invitent à monter et redescendre à volonté.
Ce que j'ai aimé dans ce bâtiment ? Le jeu de cache-cache dans lequel l'architecture nous entraîne. L'édifice crée du mouvement. On retrouve dans l'architecture l'écho animé de l'oeuvre de Van Gogh. J'ai aimé la sensualité des matériaux, le rythme vertigineux des étages, les références à l'histoire et à la topographie locale, motif de l'arène ou cristaux de sel aux abords des ascenseurs. Le jardin endormi par l'hiver réservait lui aussi des surprises, comme cette passerelle de verre au-dessus des eaux... Un espace propice à l'émerveillement.
Nous avons découvert LUMA Arles le 24 décembre dernier, en après-midi. Nous avions le bâtiment pour nous : c'était déjà un peu Noël !
Photos © Studio Sabine Benoit
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